>> La Russie des années 2000 peut-elle prétendre au rang de grande puissance mondiale ?

Consigne :
1) Ouvrez l'onglet correspondant à votre groupe et découvrez l'ensemble des documents,

2) Classez ces documents selon les 4 piliers d'une puissance définis ensemble. Pour cela, analyser rapidement les documents afin d'en cerner le sujet majeur.

3) Selon l'aspect de la puissance à évaluer, analysez plus finement les documents afin de faire émerger un atout et/ou une limite de la puissance russe.

4) Notez proprement vos arguments sur les fiches A3 successivement posées sur votre îlot de travail.
[soit un à deux arguments appuyés d'exemples par pilier de la puissance]


Doc. A - Un nouvel opposant russe assassiné en 2015
Caricature de Kichka (Israël)
Boris Nemtsov a été assassiné le 28 février 2015 alors qu’il rentrait chez lui.
[....]
Le principal opposant actuel de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny a été empoisonné au Novitchok le 20 août 2020 et hospitalisé en soins intensifs pendant un mois à Berlin, où il a passé sa longue convalescence. Le 13 janvier 2021, il annonce son retour en Russie et dès son arrivée à l’aéroport de Moscou le 17 janvier, il est arrêté. Les partisans de Navalny ont manifesté en masse pour réclamer sa libération. Durement réprimés par les autorités, des milliers de russes ont été arbitrairement arrêtés dans des conditions indignes. Le 2 février 2021, Navalny est condamné à trois ans et demi de prison par un tribunal de Moscou qui l’accuse d’avoir violé son contrôle judiciaire. La communauté internationale dénonce une peine inacceptable et réclame sa libération immédiate. Et l’union européenne, qui condamne fermement cette atteinte aux droits de l’homme, se trouve bien embarrassée dans sa relation stratégique avec Moscou.

Édito publié le 04 février 2021
@ Cartooning for peace
 

Doc. I - Sanctions contre la Russie : l'économie russe résiste mais pour combien de temps ?

Les restrictions imposées dès 2014 avaient déjà transformé le pays, renforçant son autonomie dans certains secteurs, et développant ses partenaires commerciaux hors des sphères européenne et américaine. Mais malgré la manne énergétique, la situation à plus long terme pourrait se dégrader.
Les premières sanctions contre l’économie russe remontent à 2014, à la suite de l’annexion de la Crimée. Mais les mesures adoptées depuis l’invasion de l’Ukraine atteignent le « niveau de sanctions le plus élevé qu’un pays ait jamais connu », juge David Teurtrie, géographe et chercheur associé au Centre de recherches Europe Eurasie de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Les six vagues de mesures adoptées jusqu’à présent visent à « affaiblir » la capacité de Moscou à financer la guerre, et « imposer » des coûts économiques et politiques à l’élite russe, selon la Commission européenne.

Les Vingt-Sept de l'UE se sont accordés sur l’interdiction d’importer une longue liste de produits dans le secteur énergétique (charbon et pétrole russe, à quelques exceptions près), mais aussi de nombreuses matières premières et autres biens (fer, acier, bois, ciment, or, alcools, etc.). L’UE impose aussi une interdiction d’exporter des technologies de pointe (semi-conducteurs avancés, ordinateurs, etc.), des produits de luxe, des biens et technologies nécessaires au raffinage du pétrole, à l’énergie, ou encore à la navigation maritime.

Les sanctions économiques visent aussi le système financier : éviction de certaines banques russes du système d’échange international Swift, interdiction de financement public ou d’investissements en Russie.

Pour l'heure, es effets des sanctions sur l’économie russe ont donc été plus limités que prévu mais la donne risquerait de changer. Certes, la Russie a largement profité de la hausse des prix de l’énergie, engrangeant 158 milliards d’euros grâce aux exportations d’énergies fossiles en six mois de guerre mais, l’embargo* européen massif sur le pétrole russe n’entrera en vigueur que début décembre, et d’ici la fin de l’année, 90 % des exportations vers l’UE seront arrêtées. De l’avis des experts interrogés par Le Monde, c’est la sanction qui pourrait être la plus efficace. Moscou devra donc se tourner vers des partenaires tiers. Ces six derniers mois, le pays a déjà augmenté la part des exportations de pétrole brut vers l’Inde, la Chine, les Emirats arabes unis, l’Egypte et la Turquie. En mai, les importations de pétrole russe par Pékin ont bondi de 55 % sur un an. Reste à savoir si l’achat des barils russes par d’autres pays, à prix bradé, compensera l’effondrement de la demande occidentale.

@ les Décodeurs du Monde, par Romain Geoffroy et Assma Maad, 02 octobre 2022.
Doc. B - Réélection de Poutine : victoire écrasante ou passage en force? - dessin de Gargalo (Portugal)
@ Cartooning for peace

Dimanche 18 mars 2018, Vladimir Poutine a été réélu président de la Russie pour un 4e mandat avec plus de 76 % des suffrages. Comment analyser ce résultat, par ailleurs prévisible? Les Russes sont-ils majoritairement convaincus de la solidité de celui qui dirige la Russie depuis maintenant 18 ans?

Nombreux sont les électeurs qui voient en lui une figure de stabilité qui a su redonner grandeur, force et dignité à la Russie. Mais personne ne peut nier pour autant l’autoritarisme du personnage, l’exercice peu démocratique du pouvoir qu’il incarne et la répression inquiétante dont sont victimes ses opposants.

 
Doc. C - Palmarès des médailles olympiques depuis les jeux de Sotchi (Russie) en 2014
Doc. D - JO-Sotchi
Sotchi, vitrine et laboratoire de la Russie poutinienne
Ces Jeux sont ceux de Vladimir Poutine. Ne s'est-il pas impliqué personnellement, en se rendant à Guatemala en 2007 pour défendre la candidature de la ville ? Le choix du CIO, le président russe en est sûr, consacre sa politique de restauration de la puissance nationale. « Je peux dire avec certitude que si nous n'avions pas pu restaurer l'intégrité territoriale, si nous n'avions pas fait cesser les troubles dans le Caucase, si nous n'avions pas redressé l'économie, les problèmes sociaux, il n'y aurait pas eu de Jeux olympiques », expliquait-il en 2007.Événement sportif majeur, Sotchi est aussi une grande entreprise de séduction, de prestige et de reconnaissance internationale. Il renvoie l'image d'un pays moderne et dynamique qui a réussi le pari de construire pratiquement ex-nihilo un site olympique. Le coût a certes été faramineux, mais le résultat obtenu impressionne. Les performances russes rappelleront en outre que la Russie, grande nation olympique, peut être une terre d'excellence.
Sur la place du Manège, à deux pas du bureau de Vladimir Poutine au Kremlin, une pendule numérique égrène les jours, les heures, les minutes qui séparent le pays de l'ouverture des Jeux olympiques (JO) d'hiver de Sotchi, le 7 février 2014, soit le plus grand événement international organisé par la Russie depuis la chute de l'URSS en 1991.
Méconnaissable, l'ancienne cité balnéaire de la noblesse russe sera pour deux semaines la carte de visite d'une Russie soucieuse d'exposer ses muscles et son faste retrouvé. De vastes espaces sont encore en chantier dans la ville de 400 000 habitants, un ruban de 145 km entre la mer Noire et les montagnes du Caucase dépourvu d'infrastructures. Récemment, 8 000 Russes ont été recrutés pour remplacer les ouvriers émigrés chassés par les services de l'immigration. Le temps presse. Le stade en forme de flocon de neige qui accueillera la cérémonie d'ouverture n'est pas encore achevé, de nombreux hôtels restent à construire. Comme Sotchi est située dans une zone subtropicale, on craint l'absence de neige : il a fallu stocker 300 000 mètres
cubes de poudreuse. La note à payer est vertigineuse. Estimées initialement entre 5 milliards et 12 milliards d'euros, les dépenses consacrées à la préparation des JO ont grimpé à 37,9 milliards, dont 24 milliards puisés dans les caisses de l'Etat. En comparaison, les Jeux de Vancouver (Canada), en 2010, avaient coûté 2,7 milliards d'euros, ceux de Londres, en 2012, étaient revenus
à 11,5 milliards.
C'est par le Caucase que Vladimir Poutine a conquis la Russie, avec la seconde guerre de Tchétchénie (2000-2004), dont il s'est servi comme tremplin pour accéder à la présidence en mars 2000. Il compte sur les jeux de Sotchi pour asseoir son image. A bien des égards, Sotchi est à Poutine ce que Saint-Pétersbourg fut à Pierre le Grand. [....]
La sécurité sera draconienne. La frontière avec l'Abkhazie sera fermée, des postes de contrôle de la police jalonnent déjà les routes. La circulation en ville sera limitée, la navigation en mer Noire sera réduite. Près de 40 000 policiers et soldats seront sur les dents. De quoi transformer Sotchi en « un camp d'internement olympique », déplorait récemment le blogueur Alexandre Valov.
Marie Jégo (Istanbul, correspondante pour le Monde).
 
Doc. E - Jeux olympiques d’hiver, c’est parti !
Dessin de Steve Sack (États-Unis)
Le 9 février 2018 a lieu la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud. Ce grand rendez-vous sportif regroupe 2 925 athlètes de 92 nations. Quant à la Russie, dont le comité olympique a été exclu de ces Jeux suite aux affaires de dopage, 169 de ses athlètes participent sous le drapeau olympique.
@ cartooning for peace
 
Doc. F - Russie : quelle puissance militaire ? - Le Dessous des cartes - L’essentiel | ARTE
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Doc. G - Comment la Russie avance ses pions en Afrique
Le déploiement russe en Afrique est désormais une réalité, sur les plans militaire, sécuritaire et économique. Cette présence accrue se nourrit notamment d’un ressentiment latent des pays africains envers l’Occident (ex-puissance coloniale). En 2019, Vladimir Poutine a accueilli dans la ville russe de Sotchi 43 dirigeants
africains pour le premier sommet Russie-Afrique – soit plus que les réunions similaires organisées par Londres ou Paris. Le président russe s’est employé à fustiger les pays occidentaux, qui dictent “leurs conditions politiques” aux pays africains – une référence à certaines exigences dans le domaine des droits humains. “Nous avons beaucoup à offrir à
nos amis africains”, a lancé le maître du Kremlin. Ce sommet a mis en évidence la stratégie de plus en plus frontale pratiquée par la Russie en
Afrique. Après l’annexion de la Crimée, en 2014, qui lui a valu des sanctions internationales, la Russie a multiplié les efforts pour vendre ses armes, passer des contrats de formations militaires (mercenaires de la société de sécurité privée
Wagner qui agit officieusement pour le compte du Kremlin)… avec nombre de pays africains.
 
Doc. H - La Crime, porte-avion russe en mer noire