Ancien agent du KGB et chef des renseignements intérieurs, Vladimir Poutine débute son ascension en politique en 1999 en tant que premier ministre de Boris Eltsine. Le pays est alors victime d'une vague d'attentats perpétrés par les indépendantistes tchétchènes. Le nouveau premier ministre se lance alors dans une campagne qui va fonder durablement sa popularité et son autorité auprès de l'opinion publique russe : la deuxième guerre de Tchétchénie. Pendant huit mois, la petite république séparatiste va subir de lourds bombardements. Les combats menés par l'armée russe font des dizaines de milliers de morts selon les ONG. Les gouvernements étrangers ainsi que les défenseurs des droits de l'homme condamnent la violence, mais Poutine reste sourd et maintient son opération. En février 2000, la capitale tchétchène Grozny tombe. Mais cette victoire russe n'apporte pas la paix espérée dans le Caucase ; les indépendantistes ont laissé place à la guerilla islamiste dans la région.
[…] Après être devenu président par intérim, Poutine est élu dès le premier tour avec 52,25% des voix en mars 2000. [….]
Durant toutes ses années au pouvoir, Vladimir Poutine affaiblit l'opposition et musèle les médias. Le cas le plus emblématique est celui de la chaîne privée NTV, du milliardaire Vladimir Goussinski. En mai 2000, les services de sécurité ont perquisitionné ses locaux ; en juin, son propriétaire est interpellé ; en janvier le canal est passé sous le contrôle de Gazprom, le géant russe du gaz. Toutes les chaînes de télévision finissent alors par rentrer dans le rang et n'émettent plus de critiques envers le pouvoir.
L'opposition ne peut plus se faire entendre dans les médias. Les manifestations des dissidents sont interdites, et se soldent par des interpellations. À partir de 2003, la Russie ne compte plus d'opposition réelle au Parlement. Ce qui n'empêchera pas Vladimir Poutine de déclarer en 2007 : «Bien sûr, je suis un pur et absolu démocrate (...) ».
Le 4 juin 2021, le président russe a promulgué une loi interdisant aux collaborateurs d’organisations « extrémistes » de participer aux élections. Une mesure décriée par l’opposition, qui y voit un moyen de la neutraliser avant les élections législatives de septembre.
[ …] Vladimir Poutine doit néanmoins se plier à la constitution russe, qui interdit à un président d'effectuer plus de deux mandats d'affilée. En 2008, il cède la place à Dmitri Medvedev, et prend le poste de premier ministre. Sa popularité ne se dément pas. Vladislav Sourkov, un des conseiller proche du pouvoir russe, ira jusqu'à qualifie Poutine d'homme providentiel «que Dieu et le destin ont envoyé à la Russie lorsqu'elle connaissait une période difficile». Poutine n'hésite pas non plus à se mettre en scène : au volant d'une puissante moto, dans une démonstration de judo, torse-nu à cheval dans la taïga, ou au piano lors d'un concert de charité à Saint Péterbourg.
Cette omniprésence et sa grande popularité font de Vladimir Poutine le véritable homme fort du pays. C'est donc sans surprise qu'il a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2012 pour un troisième mandat. […. Ajout ] Il a été réélu en 2012, puis en 2018, après avoir rallongé le mandat présidentiel à 6 ans.
L’opposant russe Alexeï Navalny, qui a entamé une grève de la faim le 31 mars depuis sa prison de Pokrov, a été transféré dans un hôpital pénitentiaire lundi 19 avril.
L’aggravation de son état de santé a sonné l’alarme le week-end dernier : tandis que ses proches craignaient un risque d’arrêt cardiaque imminent, les autorités russes jugeaient son état de santé « satisfaisant »…
Les pays occidentaux ne cessent de dénoncer la situation et de réclamer sa
libération immédiate. En Russie, bravant la peur de la répression, des milliers
de manifestants se mobilisent dans la rue depuis le 21 avril, pour tenter de sauver Navalny et, avec lui, ce qu’il reste de la démocratie en Russie.
Édito publié le 22 avril 2021
Confrontée à une résistance inattendue, tant de l’armée que de la population ukrainiennes, et subissant une importante usure de ses ressources humaines et matérielles, l’armée russe est bien loin de l’image qu’elle a projetée au cours des dix dernières années.