En 2019, on a recensé 102 les lancements orbitaux dont 97 ont été des réussites. Au premier semestre 2020, malgré les restrictions de l’activité liées à la situation sanitaire, on a comptabilisé 42 lancements. La répartition des puissances à l’origine de ces projets de lancement nous éclaire sur les nouvelles positions de force mondiales en matière d’activités spatiales.
Avec 21 vols, malgré le vieillissement de la base de Baïkonour, la Russie continue à jouer un rôle majeur, en particulier dans la mise en relation entre la Terre et la station spatiale internationale (ISS). L’année 2019 a marqué la fin du pas de tir à partir duquel s’étaient élancées les fusées qui avaient mis en orbite Spoutnik (1957) et permis à Youri Gagarine d’être le premier humain dans l’espace. La base de Plessetsk tend à prendre le relais de Baïkonour dont la localisation en territoire kazakh rend la Russie dépendante des éventuelles tensions pouvant exister avec l’ancienne république soviétique d’Asie centrale.
En mai 2020, la réussite du vol habité de la société privée Space X (fondée par Elon Musk) - qui s’est élancé du pas de tir 39A (d’où décollaient les fusées du mythique programme Apollo dans les années 1960 et 70) vers la station spatiale internationale - ne fait plus de Baïkonour le seul port spatial mettant en relation la Terre avec la station orbitale. La perte de ce monopole peut représenter un coup très dur (fatal ?) à cette base russe porteuse pourtant de tout un pan de l’histoire de la conquête spatiale.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/articles/bases-spatiales
Guerre en Ukraine - crise énergétique, dessin de Piet (France)
@ cartooning for peace
Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2014, Moscou met en avant l’OTSC comme une forme de contrepoids à l’OTAN, même si les autorités russes doivent tenir compte de la position de leurs alliés qui ne souhaitent pas être entraînés dans une confrontation avec les pays occidentaux et qui sont très critiques à l’égard de la politique russe envers l’Ukraine.
Le but premier de cette organisation était de stabiliser la région centrasiatique en luttant contre les mouvements djihadistes et séparatistes. L’élargissement de l’OCS à l’Inde et au Pakistan affaiblit la raison d’être principalement sécuritaire de cette organisation au profit des priorités de développement économique et commerciale. Retenons surtout que l'OCS participe à la stratégie diplomatique chinoise qui cherche à donner la priorité depuis le début des années 1990 à la mise en place de « partenariats stratégiques » avec tous les pays qui comptent et au premier chef ceux qui pourraient faire contrepoids à la puissance américaine.
Vers 4 heures, le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans une vidéo le début de l’opération militaire « pour défendre les séparatistes dans l’est du pays ». Un peu plus tôt, le Kremlin avait annoncé que les responsables des « républiques » séparatistes prorusses autoproclamées dans l’est de l’Ukraine avaient demandé l’ « aide » de Vladimir Poutine pour « repousser l’agression » ukrainienne. « J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale » a-t-il lancé, en dénonçant une fois encore un « génocide » orchestré par l’Ukraine dans l’est du pays, arguant justement l’appel à l’aide des séparatistes et fustigeant la politique agressive de l’Otan à l’égard de la Russie. Vladimir Poutine s’est également adressé aux militaires ukrainiens leur disant : « Je vous appelle à déposer les armes », assurant qu’ils pourront alors « quitter le champ de bataille sans entrave ». Puis, il s’est adressé à ceux « qui tenteraient d’interférer avec nous (…) ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». « Je suis sûr que les soldats et officiers de la Russie rempliront leur devoir avec courage » a-t-il lancé en ajoutant « la sécurité de notre pays est garantie ».
@ leparisien.24-02-2022